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Le quotidien du parent d’enfant avec un TDAH


Pas si facile…

« Il suffit de se concentrer », « Fais un effort, c’est pas si difficile ».Et pourtant, les tâches de tous les jours sont un combat quotidien: penser à ses affaires, être organisé, finir dans les temps, faire uniquement ce qui est indispensable, planifier les différentes étapes. Comprendre ce que vit votre enfant vous permettra d’avancer ensemble main dans la main.

Un enfant et son TDAH

Découvrir que son enfant souffre d’un TDAH, c’est découvrir qu’une partie de son fonctionnement ne dépend pas de lui. Non, il n’est pas volontairement impulsif, insolent, désorganisé, émotif, tête en l’air ou colérique. Il est sincère quand il vous promet qu’il ne le refera plus, même quand il le refait juste après. Le diagnostic est compliqué à appréhender, mais il donne aussi du sens à beaucoup de choses. Et quand on commence à se faire à l’idée qu’on cohabite avec le TDAH de son enfant, on peut alors commencer à mettre en place des stratégies, à trouver des solutions, pour mieux vivre cette cohabitation.

Attention, concentration, organisation

Le TDAH rend la capacité de travailler de manière structurée et linéaire extrêmement compliqué: on saute des étapes, on oublie des informations, on pense avoir tout fait, mais une partie n’a été réalisé que dans a tête. Il faut des « marches à suivre » définies, claires et identiques au quotidien pour apprendre à effectuer les tâches de manière rigoureuse et structurée.

Dysphorie de rejet

Un des symptômes peu abordé du TDAH est la dysphorie de rejet, et pourtant, pratiquement tous les adultes vivant avec un TDAH pourront vous en parler: le fait de tout prendre contre soi, d’entendre le reproche sous-entendu derrière le compliment ou la phrase anodine, de penser que l’autre a forcément une intention négative dans ce qu’il dit ou fait. On est alors considéré comme susceptible. Peut-être. Et Peut-être pas.

Organisation, mémoire de travail

Le lave-vaisselle est une « épreuve » du quotidien. Le remplir signifie savoir organiser les objets selon leur taille et leur forme pour les arranger au mieux dans un espace restreint et difficile d’accès. Le vider signifie se rappeler de l’emplacement exact de chacun des objets à ranger et pouvoir se motiver pour une tâche qui n’apporte aucune gratification et qui se répète encore et encore. Tant de frustrations pour une tâche aussi « anodine ».

Conscience de soi, émotions, inhibition

Le TDAH impacte la conscience de soi. Difficile alors de traiter toutes les informations internes et/ou externes pour saisir les enjeux d’une situation, l’impact qu’elle a sur soi et sur l’autre. Si on ajoute à ça une gestion des émotions plus ou moins efficace et une impulsivité liée à un manque d’inhibition, on se retrouve très souvent face à des comportements vécus comme insolents.

Motricité

Les problèmes de motricité sont souvent peu évalués/abordés, alors qu’ils restent fréquents chez les patients vivant avec un TDAH (problème de motricité fine, dyspraxie, difficultés de coordination, …). Ce sont souvent des symptômes banalisés par l’école ou l’entourage, où l’enfant pourrait « faire un effort ». Et pourtant, le corps est aussi impacté par le TDAH, et pas seulement quant à une hyperactivité motrice.

Mémoire de travail

La mémoire de travail est souvent très impactée par le TDAH, dont découle souvent un rapport à le temporalité biaisé. Des situations vécues des jours, voire des mois auparavant, semblent très récentes et inversement. Lors que ces situations sont accompagnées d’émotions, elles peuvent également biaisé le processus décisionnel en omettant les ressources ou apprentissages acquis entre-temps.

Mémoire de travail, imagerie mentale

Un autre impact du TDAH sur la mémoire de travail est la capacité de mémoriser des informations orales. Souvent, un support visuel sera bien plus efficace que des consignes orales qui ne pourront pas être mémorisées de par leur longueur et/ou leur complexité. L’incapacité fréquente à se représenter ce qui est dit empêche aussi d’avoir une vision de ce qui est attendu.

Hyperfocalisation, motivation

L’hyperfocalisation est également un « symptôme » du TDAH, car, bien que présenté comme un « super-pouvoir » par beaucoup, il montre l’incapacité de la personne à choisir sur quoi porter son attention. Un sujet va devenir une source de motivation et il deviendra une sorte d’obsession jusqu’à ce qu’un autre le remplace. ça permet de développer énormément de connaissances, mais pas de les choisir.

Inhibition, gestion des émotions

La gestion des émotions est très impactée par le TDAH. Les adultes ayant appris à inhiber leurs émotions vont se montrer fréquemment impassibles ou « froids ». S’ils n’arrivent pas à inhiber, ils paraîtront immatures et impulsifs. Inhiber est souvent un des plus grands challenges pour les enfants qui sont envahis par leurs émotions, tant qu’on ne les aide pas à développer des stratégies spécifiques.

Tel enfant tel parent?

Souvent un parent n’identifie pas le TDAH de son enfant, car il a lui-même appris à vivre avec son TDAH. Sans soutien, sans aide, sans accompagnement. Découvrir ces points communs, c’est pouvoir partager avec son enfant les stratégies qu’on a soi-même appris à mettre sur pied, c’est partager son vécu dans les victoires comme dans les tentatives ratées. C’est revenir sur sa propre enfance et voir ce dont on aurait eu besoin, pour le proposer aujourd’hui à son enfant.

Connaître le TDAH de son enfant, c’est aussi voir ce qui relève de sa personnalité, pour le valoriser dans qui il est et dans tous les efforts qu’il fait pour cohabiter avec son TDAH au quotidien.

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